Les terres de Fanam
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 Le poignard de la reine sanglante

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Fanam
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Fanam


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MessageSujet: Le poignard de la reine sanglante   Le poignard de la reine sanglante Icon_minitimeLun 23 Fév 2009, 19:10

Histoire des origines de la comtesse : Il y a de cela bien des années, vivait un des anciens rois des hommes, Henreault Le Cocu Couard l’appelait-on à l’époque. Il devait avoir la quarantaine avancée lorsqu’il décida finalement de prendre femme après plusieurs maîtresses qui le délaissaient toutes l’une après l’autre. La farce de l’histoire est qu’Henreault était si laid qu’aucune femme de bonne naissance ne voulut de lui pour mari, elles ne voulaient qu’une rapide aventure afin de tomber dans les faveurs du monarque. Il savait bien que son mariage n’en serait un heureux que pour l’un des deux époux, surtout sur la partie charnelle. Il n’avait vraiment rien d’attirant et, qui plus est, il était d’une naïveté si grande que même son plus misérable serviteur pouvait s’en moquer.

Bref, Henreault Le Cocu Couard décida d’organiser un grand concours afin d’attirer dans son lit sa future femme, car se roi était sans aucun doute le plus laid, mais également le plus libertin de toute la lignée! Il chérissait la bonne chair et la nourriture autant que les prêtres vénèrent leur dieu!

Le concours était bien simple, il convoquait les plus belles femmes du royaume des hommes (celles qui n’avaient rien de noble bien sûr) à un grand tournoi de charmes. Elles devaient séduire un preux chevalier du nom de Curtis Le Galant qui avait la réputation de faire le bonheur de ces dames et la gagnante aurait droit à une nuit avec ce valeureux conquérant du lit des jeunes pucelles! Ce que les femmes ignoraient c’était que le chevalier choisirait lui-même celle qui lui convenait le plus après que le roi eut choisit celle qu’il voudrait forcer pour épouse.

Le concours eut bien lieu et Henreault choisit finalement sa femme. C’était une véritable beauté. Une grande femme aux jambes interminables et aux yeux verts si foncés qu’on les comparait souvent aux ténébreuses forêts qui peuplaient Fanam. Ses cheveux étaient d’une couleur doré, un peu comme le miel et ils ondulaient doucement en cascade jusqu’à la chute de ses reins. Elle était de toute évidence une femme active car sous sa peau légèrement hâlée on voyait quelque fois saillir quelques muscles.

Henreault en tomba immédiatement amoureux fou! Il ne lui laissa pas une seconde et lui annonça qu’elle avait gagné en ce concours bien plus qu’une nuit avec Curtis Le Galant, mais bien une vie avec son roi! Étrangement, la jeune femme ne sembla pas s’en émouvoir, n’y être joyeuse. En fait, elle affichait un air totalement figé, tel un bloc de glace elle n’affichait jamais aucune émotions hormis quelques regards charmeurs.
Les premiers mois passèrent où Henreault Le Cocu Couard baigna dans un parfait bonheur avec sa femme. Or, plusieurs fois ses serviteurs, qui avaient acquis une certaine forme de respect pour lui vu sa magnifique conquête, vinrent le voir pour lui parler de sa douce.

«Elle a frappé plusieurs femmes de chambre mon seigneur…»
«Oui c’est bien vrai! Que Fanam m’en garde je ne veux point dire de mal contre notre souveraine, mais l’autre jour la petite Rebecca l’habilleuse de madame s’est rendu à sa chambre comme à tous les matins et la reine l’a sauvagement griffé au visage. La pauvre a eut si peur qu’elle s’est enfuie, mais elle a juré qu’avant être partie, elle aurait vu la reine porter ses doigts en sang à sa bouche!»
«Oh la reine n’est qu’une diablesse mon roi je vous l’assure, elle traite tous les serviteurs comme des animaux, elle les frappe et ne leur adresse la parole que lorsqu’elle veut les frapper plus encore!»

Le pauvre roi ne voulait rien entendre de mal sur sa femme se persuadant qu’elle était d’une douceur incommensurable. Il faisait fouetter quiconque qui tentait de blasphémer à son sujet. Après deux ans les commérages s’étaient tous tus, plus personne n’osait défier le roi qui était implacable en ce qui concernait sa femme.

Une bonne journée, le roi se promenait dans sa royale demeure et il déboucha dans la chambre de sa bien-aimée. Ne la trouvant point il décida de l’attendre, longtemps il attendit… Après quelques heures il s’était endormi sur son lit et il fut réveillé par un bruit sourd comme si on déplaçait un gros meuble. Il ouvrit les yeux et jura voir le mur du fond se déplacer sur une ouverture étroite. Sa femme se tenait maintenant droite devant lui et il dû réprimer un cri d’effarement.

Elle était vêtue de blanc immaculé tout souillé de sang! De larges flaques de sang décoraient son vêtement et ses cheveux dégoutaient presque de sang. Le roi ayant reprit ses esprits se releva précipitamment et se jeta littéralement sur elle.

«Ma mie? Vous aurait-on fait du mal? Dite moi qui et il ne sera plus ici pour prier Fanam dans une minute à peine!»

La reine prit un long moment avant de répondre avec une petite larme au coin de l’œil.

«Oh mon bon roi personne ne m’a fait de mal je vous jure, vous n’en croirez rien, je me promenais aux cuisines afin de choisir le meilleur morceau de viande pour notre repas du soir lorsque j’ai glissé sur une flaque de sang de porc me retrouvant de tout mon long au sol.»

«Je ferai pendre le cuistot imbécile qui entretient mal ma cuisine.»

«Mais non mon époux il faut vous calmer ce pauvre bourg a déjà eut ce qu’il méritait la grande chef cuisinière la fait fouetté trente fois pour cet incident. Je suis las maintenant, j’aimerais me reposer…»

«Bien sûr je comprend ma mie, je vous laisse à votre toilette.»

Il quitta la chambre ayant rapidement perdu le souvenir de l’ouverture dans le mur. Il n’en parla qu’à quelques amis très proches, deux serviteurs et un scribe à qui il fit promettre de ne jamais répéter la disgrâce de sa reine. Or, les trois hommes n’étaient pas comme lui sous le charme de la femme et eux avaient porté beaucoup plus d’attention au petit et insignifiant souvenir du mur qui s’était ouvert dans la chambre. Ils devaient aller voir absolument, la reine faisait trop de ravage chez les serviteurs, déjà treize d’entre eux avaient disparus! Ils étaient certains que tout était lié.

Un beau jour, le scribe et un des deux serviteurs décidèrent d’aller fouiller la chambre de la reine. Ils s’assurèrent avec le troisième serviteur que la dame était absente et ne reviendrait pas avant un long moment. Ils débouchèrent dans la dite chambre et se mirent rapidement au travail. Après près d’une demi-heure de recherches infructueuses, ils finirent par boucher négligemment un livre énorme sur la bibliothèque de la reine et le mur du fond céda dans un bruit sourd. Il s’ouvrit sur un couloir noir qui descendait en rond vers les tréfonds du château. Hésitants, ils décidèrent de s’y tenter malgré tout.

Avançant précautionneusement ils arrivèrent finalement en bas et débouchèrent sur une immense salle rectangulaire. Aux premiers abords ils furent immédiatement prit de panique, mais le scribe courageux intima l’ordre de se calmer au serviteur. Au fond de la salle un trône gigantesque attendait qu’on le siège. Il faisait froid dans le dos puisque le trône en entier était recouvert de sculpture représentant des humains en pleine souffrance hurlant leur malheur. La longue passerelle qui menait de l’entrée jusqu’au trône était entourée de bassin quasiment vide. Lorsqu’ils s’approchèrent ils virent que le fond des bassins étaient remplis d’un liquide rouge brunâtre et l’odeur qui s’en dégageait était terrible. Entre les bassins serpentaient des petits couloirs de marbres où on pouvait aisément circuler pour se rendre à des genres de cellules fermées par des lourds barreaux de fer.

Ils finirent par apercevoir le summum de ce qui pouvait encore les écœurer dans la salle sadique. Un escalier camouflé derrière un rideau descendait dans une autre petite cave où s’entassait une douzaine de cadavres sanguinolents. L’odeur était si infecte que le serviteur se sauva à toutes jambes prit de vertiges. Le scribe figé par l’horreur quitta doucement la salle à reculons comme si les cadavres allaient se relever pour l’attaquer. Lorsqu’il remonta à la salle du trône il remarqua alors qu’un nom était gravé un peu partout sur le trône : «Jade» Qui était cette Jade dont personne n’avait jamais entendu parler ? Le vrai nom de la reine? Non. Le nom d’une femme qu’elle adorait sans aucun doute, mais le scribe malgré toute sa connaissance ne voyait en rien qui cela pouvait-il bien être.

Un faible gémissement souffla qui le sorti de ses pensées et il se rappela soudainement que seulement douze cadavres étaient en bas, où était le treizième? Il regarda rapidement dans toutes les cellules s’horrifiant de tous ces instruments de tortures qui traînaient ça et là. Il finit par découvrir de qui venait le gémissement. Il se figea net en arrivant face à face avec la reine qui tenait une petite servante contre elle couteau sous la gorge. Non, pas un couteau, un long poignard crochu qui semblait indubitablement avoir bien servi avant ce jour.

«Bienvenue chez moi Scribe. Je tenais à te rencontrer et à te faire voir ce touchant spectacle. Sache par la suite que si je te laisse vivre aujourd’hui c’est uniquement pour que tu relates ce que tu auras vu ici. Je veux que tu propages la nouvelle, Scribe, je veux que tous sachent qu’une nouvelle divinité est née et que rien ne saurait résister à son appel de sang, toujours plus de sang… Jamais assez! Maintenant regarde.»

Elle égorgea doucement la jeune femme prenant bien le temps de faire couler son sang dans une des cuves de la salle. Le scribe poussa un cri d’horreur et se sauva. Il put entendre le rire sadique de la reine emplir l’espace des minces escaliers. Il se sauva si loin que les hommes de l’époque n’en entendirent jamais plus parler. Or, malgré tout il fit ce que la reine lui demandait, sans savoir pourquoi. Il écrivit son aventure et bien des années plus tard, après que la reine sanglante eut rendu l’âme, après que son recueil d’aventure fut lu par bien des gens, après que le culte de Jade devint plus populaire, plus sadique encore, son livre disparu avec lui. Aujourd’hui on en retrouve seulement quelques copies comme celle-ci.

Or on raconte également que dans son livre figure les indications pour retrouver le passage secret vers le tout premier temple de Jade, et également l’endroit où retrouver le poignard de la reine sanglante…
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