Il y a de cela tant de printemps qu’un humain normalement constitué ne pourrait les compter, Fanam n’était qu’un des trois continents. La différence était que sur les terres de Fanam, la grande créatrice acceptait ouvertement toutes ces créatures sans aucune discrimination alors que sur les deux autres continents, elle ne laissait se rendre que des humains.
Le plus petit continent était connu sous le nom de Hereklia et le plus grand sous le nom d’Ariance. Hereklia était le plus petit des trois continents, mais sûrement le plus prospère, il s’agissait en fait d’une série de plusieurs îles qui formaient toutes un immense «O» où en son centre trônait le cœur du continent : la cité d’Herek. Le commerce de la pêche était lucratif à un point tel que sur Hereklia personne n’était pauvre, tout le monde vivait bien sans manquer de rien, la famine ou la pauvreté n’était pas chose connue. La grande cité d’Herek était construite sur les flancs d’un immense volcan éteint et en faisait le tour formant un espèce de gigantesque château autour de la montagne qui semblait toucher les nuages. Les matériaux les plus couramment vus à Herek étaient le marbre, l’or et l’argent pur. La plus petite chaumière avait les murs recouverts de feuilles d’or et le plancher de marbre blanc laiteux. Ici tout le monde était pêcheur, gérait un commerce de pêche ou bien avait un autre prestigieux métier. Les jeunes enfants allaient tous à l’école sous le joug des scribes qui leur enseignait la lecture, l’écriture et les chiffres. Puis, ils choisissaient un métier et trouvait un vétéran qui accepterait de leur enseigner. Sur Hereklia tout allait toujours bien, la paix et l’harmonie régnaient en tout temps.
Le plus grand continent, plus que Fanam même, Ariance était d’une toute autre trempe. Formant un immense terrain en forme de cône au milieu des hautes mers, il était littéralement bourré d’êtres humains et malgré toute leur bonne volonté, il n’y avait pas d’emploi pour tous et des bourgeois dirigeaient allègrement les prolétaires qui travaillaient pour eux. La pauvreté et la famine abondaient dans les quartiers mal famés alors que d’entre d’autre quartier extrêmement riche on mangeait dans des assiettes d’or! Il pleuvait des maisons de joie où les femmes vendaient leurs charmes aux matelots qui allaient dormir ensuite contre un quai. Sur Ariance la règle était chacun pour soi et qui vivra verra. Cependant, point de vue militaire, Ariance était de loin la plus redoutable armée des trois continents et s’ils avaient voulu ils auraient pu réduire à eux seuls les populations de Fanam et d’Hereklia.
Finalement, Fanam était également très grand, une grande île où les extrêmes donnaient tout bonnement l’impression de passer de l’hiver à l’été du désert aux montagnes. Fanam était peut-être le plus grand des trois continents car, contrairement aux autres, on n’en connaissait point toutes les limites car il était peuplé de territoire inexploré. La grande spécificité de Fanam était le fait que la déesse créatrice y laissait vivre toute les races confondues sans discrimination, fées cohabitaient avec humains et métamorphes. Fanam était en quelque sorte le terrain de jeu de la déesse créatrice où elle aimait regarder ses créations se développer. À cette époque, aucun vampire n’y aucun lycan à part entière n’étaient sur Fanam.